L'Adoration de la Grande Posture

Par les vertus de l'Oraison Sacrée, dans laquelle est cachée le Souffle même de la Vie,
tu remueras le Vin qui bouillonne dans le Graal du Grand Sabbat, et avec ton Oeil tu y contempleras les Visions du Grand Rêve qui se reflètent des Formes Pures de l'Azoth Quintessenciel. Avec ta Bouche tu feras vibrer les Réceptacles de l'Aethyr convoqué - ceux-ci étant les Ouvertures et les Centres Secrets du Corps, le tien et celui de ton Prêtre ou de ta Prêtresse, des deux, ou même des fétiches qui les représentent.
Avec ta Main tu les exalteras et par ton Art tu emploieras des passes subtiles à travers les vibrations sensibles de la Lumière et de l'Ombre émanant de la Forme Corporelle.

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Pour rassembler les pages du Véritable Grimoire de toute Sorcellerie,
Pour réunir le Coven des Dieux Anciens et Oubliés,
Pour rassembler le propre Panthéon de mon Entité - les réfractions omniprésemment diffuses de I
Pour les lier dans la Continuité Une de la Sensation, oui, pour qu’elles rayonnent comme le Premier Soleil,
Pour unifier la vague chaotique née des tourbillons de mon propre plaisir,
Et lier le Sang et la Semence de notre Culte.
Pour les sacrifier dans le Graal du Grand Sabbat,
Et projeter le Tout dans le Feu du Coeur de Notre Cercle
Et revenir régénéré.
I: Alogos, la Parole Vivante de Tout-en-Maintenant.
Telle est mon Intention ! Qu'il en soit ainsi !

Je m'agenouille devant l'autel qui est le Corps de la Vierge.
Je me prosterne devant Celle dont la Fleur n’est pas éclose.
Elle que je dois sacrifier pour que moi, l'Enfant des Dieux, je puisse naître.
Ainsi, je me prépare mon Existence dans le Corps, l'Ame et la Psyché.
Qu’aucune impureté ne demeure non-transmuée par la Virginité de la Quintessence.
Qu'il en soit ainsi !

Je me lève devant l'Autel qui est le Corps de la Femme qui a tout engendré.
Je projette mon Œil dans les Etoiles du Ciel Nocturne qui se miroitent en son Corps.
Par la Parole Quintuple de ma Chair, je l’exalte et l'adore,
Qu’en ‘I’ ses enfants trouvent leur forme exacte.
Sur chaque étoile qui brûle en elle et sur chaque point d’émanation incarné,
Je soulève et passe ma main dans les Signes de l'Enchantement.

Je charme les Foyers des Dieux Anciens pour qu' ils brûlent toujours plus intensément ;
J’attise les étoiles au sein desquelles je suis né ;
J'exalte Ceux qui demeurent au-delà de ces Portes.
Avec ma bouche j'articule leurs Sorts Incommensurables, dont les Sons manifestent l’Alphabet Sacré -
Ces Mots je les prononce, et avec la Voix de Pouvoir, je vibre leurs communauté étoilée.

Je T’évoque - Toi qui es Toute-Altérité de mon Etre !
Toi que j’aperçois dans ton Intégralité reflétée dans le Graal du Grand Sabbat,
Dans le Corps de la Femme rendu Divin !
Dans le Corps, l'Ame et l'Esprit, fais qu’aucune impureté ne demeure non-transmuée à la Toute Potentialité de l'Azoth Quintessenciel , afin qu’en moi-même, tous les Pouvoirs de notre Culte instaurent leur Saint Oracle sur la Terre, et au sein des Descendances incarnées de l'Homme.
Qu'il en soit ainsi !

Je me sacrifie sur l'Autel, le Corps de Chair de la plus Admirable des Reines-Sorcières.
Je m'offre, par les quatre réceptacles et par les quatre gestes,
Pour être sacrifié dans la Tonelle de Sabazios et connaître la Mort Sacrée de l’Agape.
Je verse l’Intégralité de ce que je suis dans le Graal de notre Alliance Séculaire.
Que les Étoiles des Profondeurs rencontrent les Astres des Hauteurs :
Etoile à Etoile, Athamé à Calice, Phallus à Kteis.

Par ce Mystère Eternel,
Nous t’évoquont et t’appelont Toi, l'Ancien de l'Esprit !
Comme le Serpent du Feu Secret, unie-nous et lie-nous,
Etoile à Etoile, Calice à Athamé, Kteis à Phallus.
Sois le Cœur de notre Serment de Sang,
O Toi l’Esprit Caché de notre Culte.

Dans le Corps, l'Ame et l'Esprit,
Que rien ne demeure intransmué à la Forme Absolue de I dans les Infinités de l’Existence.
Que Tout soit transmuté à l'Etre même de l'Azoth Quintessenciel.
Qu'il en soit ainsi !

O Toi, que nous évoquons, tu es I dans la Vie comme dans la Mort.
Nous surgissons ! Nous venons ! Ceux qu’on adore sur l'Autel du Sabbat,
Le Mystère des Mystères devenu Chair,
Le Temple Vivant, dont la Porte réside dans l’Entre-Deux Intersticiel.
Ni les Dieux ni les Hommes ne peuvent passer en lui, de peur qu'ils ne deviennent comme nous.

Je t'en conjure, Toi, Millions-des-formes-de-l’Être.
Passe au-delà des voiles de l'Azoth,
Sois transmué dans l'Arcane et en I.
Qu'il en soit ainsi !

 


 Fragments de la Tradition Sabbatique
d’ A. Chumbley
Traduction française par Kazim